Archives for: marzo 2020

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NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE et n’avons pas à l’être…
par Sophie Mainguy, médecin urgentiste

“Il est intéressant de constater combien nous ne savons envisager chaque événement qu’à travers un prisme de défense et de domination.
Les mesures décrétées hier soir par notre gouvernement sont, depuis ma sensibilité de médecin, tout à fait adaptées. En revanche, l’effet d’annonce qui l’a accompagné l’est beaucoup moins.
Nous ne sommes pas en guerre et n’avons pas à l’être.
Il n’y a pas besoin d’une idée systématique de lutte pour être performant.
L’ambition ferme d’un service à la vie suffit.
Il n’y a pas d’ennemi.
Il y a un autre organisme vivant en plein flux migratoire et nous devons nous arrêter afin que nos courants respectifs ne s’entrechoquent pas trop.
Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge pour nous.
Bien sûr il y aura, à l’échelle de nos milliards d’humains, des traversées en dehors des clous et des accidents qui seront douloureux.
Ils le sont toujours.
Il faut s’y préparer.
Mais il n’y a pas de guerre.
Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.
Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit – ô combien- parfois faire de la place aux autres.
Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel.
Notre corps et notre immunité aiment la vérité et la PAIX.
Nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons pas à l’être pour être efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisés par les armes mais par l’Intelligence du vivant qui nous contraint à la pause.
Exceptionnellement nous sommes obligés de nous pousser de coté, de laisser la place.
Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité.”

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Tombeau – Serge Marcel Roche

 

 

 

Tombeau

 

Vieux mort déjà, vieux squelette au genou brisé, dont la chair cancéreuse éclairait ton corps dans la pièce, avant, au Pavillon, où près de l’entrée un figuier lance encore ses racines autour d’une statue, mère de ce trou d’ombre, toi tu ne voyais plus la lumière du soir, seulement le plafond.

Un temps je t’ai abandonné c’est vrai, savais-je ou pas que pour trois cent cinquante francs, dans un bordel à ciel ouvert la mort t’avait mangé le sang ? Je viens avec l’huile, le pain, et ce dire : tu vas t’en aller bientôt, je regarde ta courte agonie, la disparition de l’effroi, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Des biscuits et du chocolat.

Tombeau de Simon Z.

 

 

 

 

Vecchio già morto, vecchio scheletro dalle ginocchia sbriciolate, di cui la carne cancerosa faceva il tuo corpo lucente nella stanza, avanti, al Padiglione, dove vicino l’entrata un albero di fico lancia ancora le sue radici intorno a una statua, madre di questo buco d’ombra, tu, tu non vedevi più la luce della sera, soltanto il soffitto.

Ti ho abbandonato, è vero – è passato del tempo – sapevo o non sapevo che per trecentocinquanta franchi in un bordello a cielo aperto la morte ti avrebbe succhiato il sangue ? Sono venuto con l’olio, il pane, queste parole : sei prossimo ad andartene, osservo la tua breve agonia, la scomparsa di ogni sforzo allo spavento, c’è qualcosa che vorresti ? Dei biscotti – rispondi – e del cioccolato.

traduzione dal francese di rosaturca